mercredi, décembre 12, 2007

Stockhausen ...









Un immortel prend la route ....

... juste partager un peu ce que j'ai découvert en essayant de comprendre sa musique et par dessus tout sa pensée. La façon qu'il avait de vivre la musique comme une partie du "grand tout" a été pour moi un déclancheur spirituel plus que technique. Du coup ça m'avait permis d'approcher la composition de manière plus ouverte, aller gratter en-soi, gratter les vernis, gratter les méthodes ... bref libérer le champs, pas à pas ...

La composition comme philosophie de vie.

Un livre plus que les autres m'aura brûlé les doigts : "Conversations avec Stockhausen" de Jonathan Cott.
Biffé, raturé, pas une page sans commentaires en marge, pas une page où on ne trouve un paragraphe souligné au crayon papier. Lu et relu plusieurs fois. Livre décollé, jauni, précieux.
Pour moi chacune des ses idées ma paraissait claire, lumineuse, cohérente. Il semblait être à l'écoute de tout.
Quelques passages pris au hasard,
tant le livre est plein de substances :

"S.- L'air que je respire c'est moi, parce que c'est ma vie, c'est ce que je suis. Bien sûr je ne suis pas tout l'air, mais l'air qui entre en moi c'est moi.

Les sons qui entrent en moi c'est moi, et de même pour les ondes électriques, ou pour les pensées, qui entrent en moi. Elles sont moi.

Nous sommes toujours en train de parler de nous mêmes quoique nous fassions. L'âme se dévoile à travers les jugements esthétiques que nous portons; c'est d'ailleurs très intéréssant. Lorque qq dit : "Je n'aime pas cela" il ne fait rien d'autre que de se confesser de la manière la plus claire qui soit.

C.- Donc il dit, dans une certaine mesure, "je n'aime pas telle ou telle partie de moi-même?"
S.- Exactement, c'est à l'intérieur de vous-même que vous n'aimez pas. Vous n'avez pas encore été capable de l'intégrer.
Comprendre c'est devenir ..."


"Non, je ne désire pas me séparer de toutes les forces dramatiques, du statique, du dramatique, de l'épique; j'en suis même à composer des oeuvres faites d'une couche complètement statique, d'une autre qui se dirige clairement vers une apogée, et d'une troisième, épique, qui raconte quelque chose, si j'ose dire, mais qui ne va pas forcemment vers une fin.
Il faut avoir des réactions très rapides lorsque vous écoutez ma musique et pouvoir changer très vite d'état d'esprit. Comme qq qui est très agité à un certain moment et qui se calme subitement, se met à méditer, et enfin se relâche."


"L'esprit doit être la musique elle-même. On aurait pu l'oublier, mais un compositeur qui a compris, comme dit Schonberg, qu'il ne doit faire que ce qui doit être fait et non pas ce qu'il a envie de faire, transcende toute expression personnelle et entre dans la spirale spirituelle à travers son oeuvre.
Cela signifie qu'il commence par ce qui lui est personnel, faisant de l'art un miroir de lui-même dans lequel il puisse se regarder. Alors la spirale se met à s'élever et il se rend compte qu'il n'est plus le même. Dans l'action il devient meilleur parcequ'il est devenu plus conscient. Ensuite il se détache de sa composition, il se voit monter lui-même à l'intérieur de la spirale; alors il essaie d'aller au-delà de la barrière des langages, au delà de cette tour de Babel qui a divisé les hommes. Et il cherche un langage universel
- C'est la vibration et le rythme -
ce que tout le monde à en commun. Il devient musicien du monde. Même les étoiles sont sonores. Où est la fin de la spirale ? Elle se confond avec le début. L'esprit de l'univers n'est jamais le même, il bouge tout le temps, c'est un univers spirituel courbe ... "

2 commentaires:

Anonyme a dit…

merci wildo de nous avoir rapporté ce qui est exprimé à partir de stockhausen, cela nous permet de te rejoindre aussi dans ta quête, d'entrer tous ensemble dans la belle spirale ... et participer à jaunir tes pages, les corner avec toi pour s'imprégner profond ...
une bise, et à bientôt ...

Anonyme a dit…

merci Mariaka :)