
Vendredi dernier, le 23 Mars j'etais invitée a la remise des prix du Qwartz Electronic Music Awards qui se produisait pour la 3 eme année au Cirque d'Hiver de Paris. Une courageuse entreprise que celle d'organiser de façon associative cette soirée de rencontre et de distinctions. Il est clair que les fameuses "Victoires de la musique" n'ayant jamais osé s'aventurer au delà d'une électronique de varièté ou de discothèque, il manquait cruellement dans le paysage de la reconnaissance et du partage, une soirée capable de valoriser les nombreuses tendances et la grande fertilité de toutes les musiques électroniques du monde.
Vaste entreprise donc, qui doit tout a son initiateur Alexandre Grauer et également à l'engagement de la Région Ile de France ainsi que des élus socialistes du 11 eme arrondissement de Paris. L'Adami et la Spedidam sont également très engagés aux côté du projet d'Alexandre.
De cette soirée généreusement organisée, ou il ne manquait rien, ni en champagne, ni en cadeaux pour tous les invités, j'ai retenue de très beaux moments de musique.
En particulier avec Leafcutter John qui a ouvert la longue série des Live de la soirée en interprétant deux extraits de son dernier album " the forest and the sea" édité chez Staubgold. Leafcutter se promène dans un folk pleine d'une douceur surrannée qui se superpose avec des couches d'objets manipulés en direct ainsi que du field recording réarrangé. Le tout crée un espace de rêverie, de mélancolie charmante, qq chose de très tendre. Une très jolie prestation. On pourrait également évoquer Cocoon, electro-rock sur fond multimedia, ainsi que le duo Chinois des Fm3 jouant de leurs Buddha Machines en direct sur la piste.
Il y a aussi les petites histoires et les grandes peines, comme Pierre Henry ayant fait un malaise , offensé par une Bjork qui se decomanda à la dernière minute pour ne pas prendre ce prix d'honneur qu'il devait lui remettre. Il y a des rendez-vous qu'il ne faut pas manquer dans la vie ... celui là en était un, assurément. Et puis il y a la lumière ... la force ... le prodige de cette soirée, la standing ovation ... je veux parler de l'incroyable interpretation de Otavio Soares Brandao, pianiste et compositeur Brésilien jouant devant un cirque d'Hiver complètement captif son "Réponse à Shaeffer" d'une façon absolument magistrale. Le piano comme objet sonore, libéré de toutes contraintes, vif, pulsatif, frémissant, large, roulant sans bords, une énergie incroyable. Un pur moment d'émerveillement. Bravo à tous.