mardi, novembre 25, 2008

"On retourne 40 ans en arrière"




morceaux choisis de -ci ... de-là ...

Sur Le Post, Alain Téaldi, président de l'intersyndicale de France Télévisions et grand reporter à France 3, raconte le choc dans les couloirs de France Télévisions, jeudi.

Avez-vous été surpris par les annonces de Sarkozy et notamment la nomination par le Président de la République?
"Surpris, mais surtout très choqués. C'est un véritable déni de démocratie. On retourne 40 ans en arrière. D'ailleurs, tout le monde ne cesse de répéter que c'est la télévision Peyreffite qui revient. C'est scandaleux de voir que nous n'ayons pas du tout été entendus. Nous allons vers une privatisation rempante du service public."

Des réactions ?
"La réforme est faite pour sauver TF1 ou pour donner plus d'argent la chaîne de l'ami de M. Sarkozy, M. Bolloré: Direct 8", dénonce Jean-François Téaldi, de l'intersyndicale de France Télévisions sur France Info. "Elle est là pour aider M6, Canal + et les chaînes privées et pour assassiner les télévisions de service public." Et de conclure: "Je suis furieux de voir que ce gouvernement casse l'audiovisuel public comme il essaie de casser La Poste, EDF, la SNCF..."

"On va nous couper les ailes", assure Philippe Rochot, grand reporter à France 2. "Le service public de l'audiovisuel marchait pas mal. Aujourd'hui, on nous réduit les moyens pour les distribuer au privé, sans avoir la garantie que ce sera efficace et sans avoir la garantie que ces fonds seront compensés chez nous... Ça me déçoit!"

Audiovisuel public en grève ...

Audiovisuel public : Appel à la grève et à la manifestation du 25 novembre 2008 (Intersyndicale)

Publié le 21 novembre 2008

Nous publions ci-dessous le texte d’Intersyndicale de l’audiovisuel public (SNRT-CGT, CFDT-Médias, CFTC, FO, SNJ, Sud, SNj-CGT, CSA, STTR, SRCTA-UNSA) qui appelle à faire grève et à manifester le 25 novembre 2008.

Dix mois après l’annonce du 8 janvier, le projet de loi qui va être débattu à l’Assemblée Nationale comporte d’immenses menaces pour l’audiovisuel public et ses salariés.

- Sur son modèle économique : absence de financement public fiable et pérenne ; faiblesse et caractère aléatoire de la compensation financière de la suppression de la publicité ; non financement des programmes de remplacement ; effets de la directive européenne SMA sur la pub en faveur du privé.
- Sur son indépendance éditoriale : la loi empiète sur les prérogatives des chaînes et pose la question de la nécessaire indépendance éditoriale et du pluralisme.
- Sur son caractère public : elle met en cause RFI, société publique, au profit d’une « société de l’Audiovisuel Extérieur de la France » partiellement privée.
- Sur son indépendance stratégique : absence de garantie sur la capacité pour le service public de produire et fabriquer ses programmes en interne ; pas de détention des droits sur les œuvres produites ; pas de moyens pour le développement sur les nouveaux supports, flou sur les objectifs de développement sur le global média.
- Sur son indépendance politique : les Français sont les véritables propriétaires de l’audiovisuel public, pas le gouvernement ou le président de la République qui ne peuvent en disposer à leur guise.
- Sur ses garanties collectives : risque de disparition des Conventions Collectives, menace de suppressions d’emplois et de licenciements (plan social déguisé), de nivèlement social par le bas

L’intersyndicale de l’audiovisuel public exige donc de l’État et des employeurs :

- une vraie compensation à l’euro près, dynamique et intégrale, des pertes publicitaires et un financement pérenne pour permettre au service public de réussir son développement
- le maintien des conventions collectives comme socle social commun à tout l’audiovisuel public, de France Télévisions, à l’audiovisuel extérieur (France télévisions, Radio France, INA, RFI, TV5 Monde) et leur application à France 24 ;
- le maintien des emplois ; aucun licenciement !
- le maintien du périmètre des chaînes et de toutes les rédactions, de France Télévisions et de l’audiovisuel extérieur, y compris des rédactions en langues étrangères de RFI
- de véritables moyens pour le développement de toutes les entreprises publiques sur les nouveaux supports (global média) ;
- le maintien des outils de production et de fabrication. La possibilité pour les entreprises publiques de détenir des droits patrimoniaux sur les œuvres qu’elles financent ;

A cette fin, elle appelle l’ensemble des salariés des entreprises de l’audiovisuel public à cesser le travail le mardi 25 novembre à partir de 0H et pour une durée de 24H et à se joindre à la manifestation qui partira de la Tour Eiffel (rendez-vous à 12H) et se rendra à l’Assemblée Nationale où le débat parlementaire sur la loi est prévu à partir de 16 heures.

Paris, le 17 novembre 2008