mardi, novembre 08, 2005
A history of violence.
Un petit cadeau empoisonné.
Dès les premières images qq chose ne "colle" pas. Et ce qui ne colle pas, c'est immédiatement le son avec l'image... ce petit bruit éléctronique, cet espèce de crissement d'insecte manipulé qui voudrait bien installer "le malaise"... ce son là est de trop, dèja pas à sa place et ne crée ni de contrepoint ni de tension, ni de magie. C'est un son plaqué, comme une faute de goût, presque un ratage de débutant ...
En dernier recours, pourquoi ne pas imaginer, que ce fût au fond, le but, nous installer constamment en porte à faux entre ce à quoi nous voudrions nous attendre et ce qui nous est montré. Grand plaquage au sol.
Ensuite tout va s'enchainer en suivant ce fil rouge - des poncifs vus et revus, l'amérique soit disant profonde, le gentil qui ne l'est pas, comment la mauviette peut aussi avoir son quart d'heure de pitbull, comment un couple en proie a une tension extrème flirte avec sa propre violence et installe le sexe au bord du raptus réciproque ... ce qui est intéréssant c'est de constater comment tout cela est exaspérant à la longue.
En soi tous ces thèmes réccurents de la violence humaine ne sont pas à juger dans ce film (possession, territoires, tribue, sexe, identité etc) - ils existent et font parti du large panel de nos comportements - ce qui est désagréable c'est de voir comment un réalisateur aussi imaginatif que Cronenberg arrive avec un sujet pareil mais evidé de la substance poétique dont il a toujours été capable face aux situations les plus improbables. La violence du film est extrème, froide, gratuite, un peu comme du Tarentino mais sans le deuxième degré, ou du David Lynch sans la poésie de l'ellipse. Les têtes éclatent, les mob men se prennent des bastos d'enfer et finissent "gueule cassée" dans la poussière de la gentille fermette. oui, bon et alors ? ... Cronenberg s'est comme désincarné, a perdu ses vraies tripes, laissé son goût du mystère et de l'étrange au vestiaire ...
Alors on passe deux heures dans la face de Viggo Mortensen, on scrute ce visage fermé, ce masque de cire au sourire de joconde qui est capable de délivrer autant de haine qu'il se contient d'amour. La scène finale est abjecte dans ce qu'elle contient de plus humain, de plus ambigu, de plus soumis et c'est peut-être d'ailleurs le seul moment réussi du film ...
A history of violence est l'histoire de la chute, individuelle, collective, c'est l'homme chassé du paradis pour toujours, a grands coups de meurtres fratricides mais fondateurs, grand créateur des secrets de familles empoisonnés ;-)
CWebster
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