Trans gendering art avec Patti Smith

Trans gendering art avec Patti Smith

fondation cartier 8 avril 2008

la fondation résonne doucement
la voix de patti smith
enveloppe
le batiment

méloppées
guitares

l'escalier qui mène au sous-sol
m'absorbe
ici il se passe qq chose

tout bruisse
chacun glisse
on parle peu

accrochés au murs les polaroids
sont des miniatures hallucinées
fantomatiques
des statues elle convoque l'esprit
l'objet n'existe plus
comme si entre elle et l'objectif se glisserait
uniquement
l'essence des choses

l'impression est étrange
douce
légèrement inquiètante

qq chose se décale

cathédrales distordues
poètes figés
amis exténués

les guitares
sont des êtres à part entière
qui se reposent
sur de vieux fauteuils en cuir usés

la musique comme transe
le verbe comme convocation

sa voix
est le fil rouge
on ferme les yeux

la mise en scène de soi
est méticuleuse
comme le petit poucet
elle dissèmine
tout une série d'objets fétiches
qui permettent de remonter
le flux intérieur


pulsation mystique
obsessions Rimbaldiennes
résonnances
l'artiste est un nègre sans couleur
ne cédant à rien
échafaudant
sans défaillir sa propre cosmogonie
une espèce de vêtement rapiècé

la liberté est totale, dépasse tous les genres
dépasse le sien en tant qu'être
aujourd'hui je suis dans le ventre de la bête

Une sorte de facteure cheval d'un rock improbable
Une photographe des âmes immobiles
Une dessinatrice aux traits torturés
s'entortillant comme du fil électrique
l'artiste se démultiplie
en autant de fulgurances

ça sent l'encre profonde
le filament
la pensée sauvage

je suis à qq pas
trente années de traque
je boucle

j'ai ouvert dans un état second son livre sur Charleville
elle y a posée sa plume
déchiré l'espace de papier de sa griffe rapide
puis remonte ses yeux sur moi
l'oeil clair le regard très doux
avec un sourire enfantin ... complètement irréel ...

CW